AVEC LA SOLIDARITÉ POUR DRAPEAU
Campagne antifasciste
À l'initiative du collectif indépendant
des organisations antifascistes d'Iparralde
NI OUBLI, NI PARDON !
CONSTRUISONS L'OFFENSIVE ANTIFASCISTE!
JOURNÉE ANTIFASCISTE DU SAMEDI 22 MARS 2014 (BAIONA ET KANBO)
Compte-rendu par L., une antifasciste communiste-ML en Iparralde.
Le samedi 22 mars 2014, à Baiona et Kanbo, une journée antifasciste contre l'impunité de la répression policière et de la Terreur d'État a été réalisée dans le cadre de la Campagne antifasciste unitaire en Iparralde: "Avec la solidarité pour drapeau: contre la répression sociale et politique du Capital" assumée et mise en oeuvre par le collectif indépendant des organisations antifascistes au Pays Basque Nord... coïncidant avec la proposition de journée d'action internationale contre le racisme et le fascisme lancée depuis la Grèce par Keerfa dans le cadre du Manifeste Antifasciste Européen (1) -une union d'organisations très réformistes- développé par la Plateforme Inoiz gehiago ez! (2) en Euskal Herria (un composite d'organisations réformistes, opportunistes et "light" composant avec la voie parlementaire et opérant dans la LéGALité des Constitutions bourgeoises en vigueur des États espagnol et français réactionnaires... mais pourquoi Sare Antifaxista est-il dans cet amalgame?).
Dans le contexte de la grande Farce politique des élections municipales dont le 1° tour des votes s'est réalisé le lendemain de cette journée antifasciste (résultat: taux d'abstention record en France 36,45% et montée du FN au service de la Réaction), l'absence du PCF traître et de leurs jeunesses communistes réformistes ont été remarquées une fois encore (leur absence se répète systématiquement à chaque manifestation locale de solidarité avec Georges Abdallah, prisonnier politique communiste révolutionnaire libanais des FARL pris en otage depuis 30 ans par l'État français). Mais aussi, on ne peut pas oublier la venue d'un nombre très réduit de militant-e-s de la Gauche Abertzale et de leurs jeunesses malgré la présence habituelle de quelques solidaires de toujours de ces organisations... Idem pour les trotskistes dont le NPA.
(22 mars 2014, Prison de Baiona) Rassemblement de solidarité
contre l'impunité de la répression policière et de la Terreur d'État.
Des solidaires extérieurs à Iparralde sont venus avec leur banderole (à droite). Les noms des organisations qui y apparaissent ont été effacées pour cette diffusion car il s'agissait d'une manifestation unitaire antifasciste dans laquelle n'apparaissait aucun nom d'organisation.
(22 mars 2014, Rond-point devant la Prison de Baiona) Rassemblement de solidarité
contre l'impunité de la répression policière et de la Terreur d'État.
11h-12h30. Rassemblement devant la prison
de Baiona
La journée s'est inaugurée devant la Prison de Baiona avec une manifestation de solidarité contre l'impunité des violences policières et de la Terreur de l'État français. Durant 1 heure, plus de 50 personnes antifascistes se sont rassemblées en criant des slogans tels que "Ni oubli, ni pardon!", "Vérité et Justice pour Lamine Dieng... assassiné par la police! Vérité et Justice pour Mamadou Maréga... assassiné par la Police! Vérité et Justice pour Bouna et Zyeb..." et "Assez! Assez d'impunité!".
La banderole unitaire annonçait la perspective de lutte commune: "Construisons l'offensive antifasciste !" tandis que des antifascistes solidaires venus de Pau et de l'État français portaient ensemble une banderole solidaire dénonçant les nervis du capitalisme et du patriarcat.
Une alerte locale contre l'Impunité des violences d'État a été réalisé avec le rappel du crime raciste commis par un militaire du 1°RPIMa de Baiona en septembre 1995 contre Driss Laaroussi, un ouvrier marocain de 56 ans battu à mort dans une rue de Baiona du seul fait d'être un maghrébin. Une marche d'hommage et de solidarité réunissant plus de 200 personnes de la ZUP de Baiona avait eu lieu le 2 octobre 1995 et ce quartier populaire s'était révoltée durant plusieurs jours...
Ce 28 juillet 2013, durant les fêtes de Baiona, un ouvrier togolais (42 ans) originaire de la région parisienne a été insulté et roué de coups par un groupe de 6 militaires du 1° RPIMa (3) dans leur Peña de la Citadelle; Yao-Ambroise Koglo a porté plainte contre X pour «violence en réunion» et il a eu une ITT (4) de 8 jours. Des viols et agressions sexuelles sont régulièrement perpétrés par des militaires du 1° RPIMa à Bayonne contre de jeunes hommes notamment.
En juillet 2003, au travers du cas d'1 jeune congolais torturé, de jeunes soldats suédois ont dénoncé l'usage systématique de la torture par des militaires français du 1°RPIMa de Bayonne sous le commandement du Colonel Rastouil, dans le cadre de l'Opération Artémis au Congo. Celui-ci a obtenu une promotion pour «ses bons et loyaux services pour l'État français». Après avoir été membre du service action de la DGSE (5), il est désormais membre du Centre des Hautes Etudes Militaires (CHEM). L'évêque fasciste de Baiona et membre de l'Opus Dei: Marc Aillet n'hésite pas à les glorifier: «(...) Nous est donnée ici l’occasion de saluer le professionnalisme et la force de caractère des militaires du 1° RPIMa, régiment d’élite dont notre cité peut être fière une fois de plus. Honneur à tous nos soldats qui, dans des circonstances difficiles et souvent avec peu de moyens, sont amenés à risquer leur vie loin de leur terre. Que saint Michel, patron des paras, les protège !». (Source. Diocèse de Bayonne).
Cette alerte a aussi signalé la réalité du silence quotidien sur les violences d'État via la Police et les RPIMa en Iparralde. Outre le fait de viser les révolutionnaires et militant-e-s basques de Gauche, ces violences visent aussi la classe prolétaire et en majorité, au faciès, la jeunesse dite "issue de l'immigration" dans les quartiers populaires ainsi que les Roms et les immigré-e-s de passage systématiquement contrôlé-e-s par la Police des Frontières dont beaucoup sont envoyé-e-s au Centre de Rétention de Hendaia (une prison spéciale pour les immigré-e-s hors de la communauté européenne).
Durant toute la manifestation, 3 fourgons de Police sont restés ostensiblement stationnés à quelques mètres de l'entrée de la prison de Baiona où se tenait notre rassemblement avant d'aller occuper un rond-point d'où nous étions plus visibles auprès de la population.
Le communiqué a été lu par une antifasciste et par Ramata Dieng, membre du Collectif Vies Volées et soeur de Lamine Dieng (25 ans) assassiné le 17 juin 2007 dans un fourgon de Police à Paris par contention et étouffement, en présence de 8 agents de la Police de l'État français dont 5 étaient agenouillés sur lui en exerçant ainsi une force de 300kg.
À l'initiative du Comité pour un SRI de Baiona et de Pixso, un entretien a été réalisé avec Ramata lors de cette journée antifasciste pour dénoncer ces faits et l'Impunité systématique face à ces crimes d'État. Il sera diffusé bientôt dans le cadre de la Campagne "Avec la solidarité pour drapeau..." (un grand merci au solidaire qui nous a permis de réaliser cet entretien dans sa librairie).
(22 mars 2014, ZUP de Baiona) Repas de solidarité partagé et vegan
Rencontre de Vies Volées avec des jeunes du quartier populaire.
Photo de RASH ipeh
12h30-14h. Repas solidaire à la ZUP de Baiona
Une vingtaine d'antifascistes se sont rassemblées à la ZUP pour réaliser un repas partagé et vegan. Face au mauvais temps (pluie, froid et vent), nous avons pu nous abriter dans une entrée d'immeuble, à l'invitation de quelques habitants. Une banderole antifasciste de solidarité a été déployée sur l'immeuble.
Un petit groupe de jeunes du quartier populaire (tous ex-prisonniers) attendaient Ramata Dieng pour partager avec elle leur vécu et lutte face aux discriminations et violences quotidiennes de l'État français. Leurs témoignages sont unanimes sur le fait que dans le quartier: «Nous, les jeunes, sommes tou-te-s antiracistes, antifascistes et contre les bourgeois!».
DEHORS: les arrestations au faciès sont systématiques, dès la sortie du quartier populaire. Celui-ci est conçu lui aussi comme une prison, un espace contrôlé où la délation est suscitée et entretenue par les offices HLM, la municipalité et la Police pour diviser les habitant-e-s en "bons" et "mauvais"; ces derniers sont expulsés hors de leur logement. La réhabilitation récente de la grande barre de la ZUP avec la construction de la piscine et d'autres services de proximité permet à la ville de réaliser une opération financière juteuse : elle augmente les loyers de 75% et expulse les familles gênantes (les rebelles face au système social, les non-blancs éternellement qualifié-e-s "d'origine immigrée") dans d'autres quartiers populaires situés encore plus en marge de la ville.
DEDANS: en garde-à-vue et en prison aussi, les violences sont constantes et toujours "au faciès". La prison de Baiona est connue à la fois pour sa surpopulation carcérale, ses "suicides" et "tentatives de suicides" en grand nombre, mais aussi pour sa pratique -illégale- des fouilles intégrales... imposée jusqu'à 3 fois par jour. Les matons forment une "famille" locale qui intervient aussi dehors en surveillant les ex-prisonniers jusque dans leurs quartiers.
Face à l'impunité, un projet se construit pour réaliser une veille et alerte antifasciste locale coordonnée par des solidaires, des jeunes et familles antifascistes de la ZUP avec d'autres quartiers populaires de Baiona, en union avec le collectif Vies Volées au niveau de l'État français.
(22 mars 2014, Gaztetxe de Kanbo) Témoignages-Débat
De gauche à droite: Skapel*, E One*, Ramata Dieng de Vies Volées et Akye*.
* rappeurs du groupe Première Ligne
16h-18h. Exposition antirépressive
et Témoignages-débat au Gaztetxe de Kanbo
L'exposition antirépressive s'est articulée de façon dialectique en 2 parties : "Violence de classe" avec un portrait de l'État français impérialiste et "Créer le pouvoir populaire". Une vidéo sera prochainement diffusée de celle-ci.
Après une très brève introduction réalisée par une antifasciste pour présenter la Campagne "Avec la solidarité pour drapeau..." et ses objectifs, Ramata Dieng du Collectif Vies Volées a inauguré la 1° partie des témoignages relative à l'impunité des violences policières et de la terreur d'État en abordant les circonstances du crime policier réalisé à l'encontre de son frère Lamine: le 17 juin 2007 ainsi que ceux d'autres personnes assassinées par la Police de l'État français. Les crimes policiers et militaires démontrent que l'État français impérialiste vise d'abord "au faciès" contre les prolétaires d'origine maghrébine, africaine, d'amérique latine ou asiatique et ensuite contre les prolétaires et révolutionnaires conséquent-e-s en lutte contre le Système capitaliste. Il le fait pour diviser la classe prolétaire et maintenir ses discriminations infâmes car il a très peur de l'union extrêmement dangereuse entre les exploité-e-s avec le fameux appel international: "Prolétaires du monde entier, unissez-vous!".
En 2° partie, le rappeur Skalpel du groupe Première Ligne est ensuite intervenu à propos du racisme systémique et de la domination de classe en insistant sur le fait que l'instauration de discriminations divise les humains entre eux sur la base de critères arbitraires en provoquant ainsi le surgissement de réalités et conditions sociales spécifiques. Du fait de ne pas être commune à tous, elles vont déterminer le contenu de certaines luttes. Il a longuement abordé le chauvinisme et le poids de l'Histoire et de la culture coloniale française jusqu'à aujourd'hui y compris parmi la classe ouvrière, les militant-e-s antisystème, les anarchistes et jusqu'à certains "communistes". La vidéo de ces témoignages et du débat sera diffusée bientôt.
(22 mars 2014, Gaztetxe de Kanbo) Hommage/omenaldi international
aux antifascistes tombé-e-s au combat
(22 mars 2014, Gaztetxe de Kanbo) Auresku dansé par 2 solidaires
en hommage international aux antifascistes tombé-e-s au combat
20h-. Hommage/Omenaldi antifasciste et concerts
"Ni oubli, ni pardon!". En ouverture des concerts, 2 solidaires ont dansé un auresku en hommage international à tou-te-s les antifascistes tombé-e-s au combat. La danse a eu lieu face à une banderole où apparaissaient les portraits du jeune libertaire Clément Méric (18 ans) assassiné le 5 juin 2013 à Paris par un fasciste des JNR et du rappeur antifasciste grec Pavlos Fryssas (34 ans), assassiné le 17 septembre 2013 à Athènes par un néo-nazi du parti fasciste Aube Dorée. Était présent aussi parmi nous, dans nos mémoires et nos coeurs, le jeune antifasciste basque: Ibai Peña Balanzategui, très apprécié de tou-te-s pour son comportement militant exemplaire et respecteux des autres. Ce réfugié politique antifasciste à Baiona a été détenu puis extradié par l'État français dans l'État espagnol où il est toujours prisonnier politique depuis plus de 4 ans.
La soirée a été chaude avec les groupes : UNDEAD STRIPPERS (Horror-Glam-Punk/Baiona), BOOTBOYS (Oi! Core/Legutio), TOMMY GUN (‘We-hate-everybody’punkrock/Santurtzi), PREMIÈRE LIGNE (Rap Red & Black/Seine-Saint-Denis) et RUDY’S BACK (Sound anti-system/Angers) feat ROBERTO TORTUGA (Sound anti-system/Baiona).
Remerciements à toutes les personnes solidaires !
Construisons l'offensive antifasciste !
(22 mars 2014, Gaztetxe de Kanbo) Concert de Première Ligne
Photo de VEGAN PB.
NOTES.
(1) Manifeste antifasciste européen : VOIR
(2) Plataforme Inoiz Gehiago ez! : Aralar, Alternatiba (Bildu, Amaiur, EH Bildu), Eusko Ekintza, Sare Antifaxista, Gazte Komunistak-Juventudes Comunistas, Ernai, Ikasle Ekintza, PCE-EPK, Ezker Anitza-Izquierda Unida, Basauriko Asanblada Antifaxista, Sortu, CCOO, Unanue Fundazioa, Eusko Lurra Fundazioa, Gorripidea, Gazte Abertzaleak, Zirikatzen, Antolaketan Salto, Boltxe Kolektiboa.
(3) 1° RPIMa à Baiona: Régiment de Parachutistes et d'Infanterie de Marine, forces spéciales de l'armée de l'État français (École française des escadrons de la mort)
(4) ITT : Interruption Temporaire de Travail.
(5) DGSE : Direction Générale de la Sécurité Extérieure.
COMMUNIQUÉ
DU 22 MARS 2014 LIRE
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