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5 juillet 2011 2 05 /07 /juillet /2011 07:00

(DÉBAT) AUTOUR DU MLNV

Mouvement de Libération

Nationale Basque

Dossier du 10 mars 2011

Documents traduits en français par le Comité pour un  SRI de Baiona

1. UN CHANGEMENT DE CYCLE, JUSQU'OÙ? (25.02.2011) PAR EGOITZ LARRAÑAGA)

 

1-MLNV

"Face aux événements qui se produisent en Euskal Herría: nous ne sommes pas peu ceux/celles qui nous interrogeons sur leur développement, chaque fois que beaucoup des idées et déclarations que l'on entend n'ont pas été exposées avec suffisamment de clarté. Tout le contraire de l'entretien avec OTEGUI, publié dans GARA le 12-01-2011, où il expose avec une transparence méridionale sa pensée et le changement dans la Ligne politique que les dirigeant.e.s de la Gauche Abertzale viennent de préconiser.

Je dois déclarer -pour que le/a lecteur.trice n'ait pas de doutes- que je fais ce commentaire depuis les positions de Classe du prolétariat et depuis l'idéologie communiste. Et depuis ce positionnement, je considère le Droit à l'autodétermination des peuples et des nations opprimées comme un principe démocratique, comme c'est notre cas.

Je considère aussi qu'après la disparition du camp socialiste et, par conséquent, du principal ennemi de la bourgeoisie internationale et des Puissances impérialistes: ces dernières ont initié un nouveau processus de repositionnement et de partition des marchés et des aires d'influences, en fonction de leur puissance économique, financière et militaire. Ceci a donné lieu au fait que la contradiction à laquelle s'affrontent les pays impérialistes soit passée au premier plan et que celle-ci ait chaque fois plus d'incidence dans les politiques internes des différents pays dont surtout: les Puissances de second rang avec les pays plus faibles et dépendants.

Il est par conséquent possible que dans le développement de ce jeu de contradictions et de pressions entre différents pays ou bloc impérialistes puisse s'ouvrir la possibilité qu'avec la protection de certain d'entre ces blocs: des peuples et nations opprimés puissent obtenir l'indépendance par leur lutte et constituer un État propre, pour ainsi affaiblir l'adversaire. Cela peut être le cas de l'Espagne, sans qu'actuellement les conditions ne soient données pour la prise de pouvoir politique par les forces ouvrières et populaires, auquel cas, le soutien à un probable processus d'indépendance -si le décide ainsi le peuple basque, catalan ou galicien- est une position conséquente avec le Droit à l'autodétermination que défend le programme du prolétariat révolutionnaire et comme partie de sa stratégie pour affaiblir l'État centraliste et impérialiste espagnol. C'est donc depuis ces positions et pour ne pas induire à confusion, uniquement depuis celles-ci, que j'émets mon opinion.

La première chose qui a attiré mon attention c'est la conception, l'interprétation que fait OTEGUI de ce qui est exposé antérieurement. C'est important car cela constitue le fondement entier sur lequel se nourrit le changement de toute la stratégie suivie jusque-là par les dirigeant/es de la Gauche Abertzale [Gauche nationaliste basque indépendantiste et pour le Socialisme] et qui prétend s'étendre à l'ensemble du MLNV [Mouvement de Libération Nationale Basque] comme cela est effectivement en train d'arriver. C'est sur cela que repose ce qu'ils désignent comme un changement de cycle face au constat que «le cadre européen lui-même donne l'absolue viabilité au projet indépendantiste si les majorités populaires sont atteintes au moyen de stratégies pacifiques et démocratiques». Une stratégie qui justifierait les alliances actuelles autour de l'accumulation de forces indépendantistes pour pouvoir ainsi avoir une incidence dans un processus de pression sur l'État jusqu'à la voie sécessionniste: face à la perspective qu' «une seconde transition est déjà inévitable».

Rien à objecter face à ces aspirations, logiques, de la part d'un mouvement nationaliste bien qu'au minimum je ne puisse que me poser quelques interrogations comme: avec qui ces alliances vont-elles s'établir? et sur quels postulats politiques vont-t-elles se configurer? Ces questions me paraissent importantes et elles doivent être éclaircies pour le peuple basque car –en dernière instance- c'est lui le protagoniste et l'acteur principal de tout processus politique.

4-MLNVEn principe, cette accumulation de forces indépendantistes se réalise sur la base de l'union avec des organisations nationalistes petites bourgeoises parmi lesquelles pas même la grande bourgeoisie basque nationaliste n'est représentée, dans sa majeure partie, au PNV [Parti Nationaliste Basque]. Il n'est pas besoin de dire que le prolétariat révolutionnaire basque n'est pas non plus dans cette alliance, étant donné que «le bloc indépendantiste doit être le cadre pour cette alliance», ni d'amples secteurs ouvriers et populaires non plus.

Par conséquent, l'accumulation de forces indispensables peut seulement venir des positions de la bourgeoisie nationaliste. Pour obtenir, à son tour, que la majorité de la bourgeoisie s'ajoute à ce projet il faudra compter avec le PNV qui –pour l'instant- se maintient dans les positions autonomistes desquelles il obtient plus d'intérêt. Si le fait d'attirer cette force nationaliste -ou une partie d'elle- au projet indépendantiste est obtenu: celui-ci devra compter avec le soutien de la bourgeoisie internationale «dans le cadre européen» pour faire plier la pression politique, économique, sociale, médiatique et militaire de l'État centriste espagnol et ses alliés internationaux. De plus, en prenant en compte le fait que le dit "cadre européen" est configuré sur des axes comparables. Selon moi, celle-ci serait la première perspective de ce plan. Nous avons vu récemment l'exemple de cette voie: dans les cas du Kosovo, du Soudan, etc. Je n'ai rien à objecter non plus sur cette question, depuis le point de vue nationaliste bourgeois, mais ce n'est pas par rapport à cela qu'il faut des éclaircissements.

D'autre part, les dirigeant.e.s de la Gauche Abertzale ont choisi de recourir à ce chemin de façon "pacifique et démocratique", autrement dit: sans utiliser de méthodes de luttes violentes –dont, parmi celles-ci, la lutte armée qu'un secteur du MLNV a pratiqué. Ce changement dans les méthodes de lutte est une décision qu'il revient uniquement à l'ensemble du MLNV d'évaluer pour vérifier si cela suppose ou non une position plus effective pour atteindre ses objectifs. Il s'agit d'une autre chose de savoir si ces changements et les postérieures positions politiques se font au détriment du développement du Mouvement populaire ou pour des questions de principe: cela aussi doit être éclairci.

C'est ici, sur ces aspects, que les déclarations récentes et successives des dirigeant.e.s de la Gauche Abertzale prennent une tournure inquiétante par rapport aux positions maintenues jusqu'à présent. L'acceptation de la fasciste "Loi des Partis" comme étant quelque chose «d'insignifiant», la condamnation de la violence révolutionnaire, le respect de la législation actuelle (la plus régressive et fasciste de toute l'Europe), la "confrontation démocratique" avec l'État fasciste espagnol sont quelques unes des manifestations que les dirigeant/es de la Gauche Abertzale –avec OTEGUI en tête- nous laissent dernièrement: ce qui suppose -en définitive- un changement substantiel, une liquidation des positions populaires et de Résistance révolutionnaires qui ont été maintenues pour passer à des positions de collaboration et d'intégration dans le Régime politique actuel.

Nous allons voir. Il ne me paraît pas incorrect le fait qu'il s'agit d'accumuler des forces en utilisant des méthodes de lutte pacifique. Ceci est une aspiration légitime des masses ouvrières et populaires. Mais tout le monde serait d'accord avec moi sur le fait que cette légitime aspiration ne dépend pas d'elles. Ce ne sont pas elles qui choisissent de recourir à l'une ou l'autre forme de lutte sinon qu'elles sont obligées d'offrir une Résistance, pacifique et violente, légale et illégale, face à la situation d'exploitation, d'oppression, de désespérance et de répression à laquelle les soumet le Système économique capitaliste, les Classes dominantes et l'État dont ceux-ci se nourrissent. Par conséquent, la lutte des masses ouvrières et populaires –tant qu'elles ne prennent pas le Pouvoir politique- sera toujours conditionnée par l'intolérance antidémocratique des Classes dominantes. Tant que ces Classes auront entre leurs mains tout les ressorts de la domination: économiques, politiques, répressifs, militaires... la confrontation entre les uns et les autres ne pourra jamais être démocratique, elle ne pourra jamais être pacifique ni légale dans sa majeure partie. Ne pas reconnaître cette situation réelle (nous pouvons indiquer comme exemple le plus récent: le traitement donné par l'Ertzaintza [Police basque] aux manifestant.e.s Abertzales [nationalistes] ) et la masquer sous les supposées stratégies d'accumulation des forces: c'est ne pas parler clairement et embellir l'oppression totalitaire exercée sur les peuples par l'État impérialiste espagnol.

Une autre chose c'est que face à la situation de crise économique, politique, institutionnelle, idéologique et morale dans laquelle se trouve le Régime constitutionnel que se sont données les Classes dominantes et leurs prête-noms après l'arrangement de la dite Transition, celles-ci aient besoin de respirer un coup et qu'elles concèdent –obligées à cause de la lutte la plus résolue- que les forces révolutionnaires nationalistes et de Classe puissent défendre leurs idées et organiser les masses ouvrières et populaires sans être poursuivies pour cela. Autrement dit, il s'agit de savoir si les Partis et Organisations qui ont interposé une correction à la totalité du Système économique capitaliste et impérialiste espagnol peuvent développer leur travail politique sans mettre de côté leurs revendications démocratiques et leurs principes révolutionnaires et sans que pour cela la violence armée et organisée de l'État ne les poursuive, les détienne et les incarcère à perpétuité. C'est la question qui est abordée -une fois de plus- en ce moment, sur la scène politique espagnole: si sous le Régime politique actuel, il est possible de défendre les idées et les projets démocratiques et révolutionnaires des opprimé.e.s et des exploité.e.s.

2-MLNVIl est évident que le Régime et son État, dans le cas où ils décident de se donner une petite respiration dans leur escalade répressive -avec leur judiciarisation de la vie civile au sein de cette tendance générale de la Classe capitaliste, de l'Impérialisme à utiliser des formes fascistes de domination- vont tenter par tout les moyens d'en profiter pour se présenter comme les légitimes champions de la démocratie. C'est que, une fois arrivé à ce point, la légitimation morale et politique joue un rôle très important. Nous voyons déjà le parcours qu'ont eu toute une série d'Organisations qui ont succombé face aux délices démocratiques, offerts par le Régime dans la Transition, dont nous pouvons citer comme exemple le plus significatif: le Parti Communiste d'Espagne (1) commandé par les escrocs politiques carrillistes (1) et leurs successeurs ou la Euskadiko Ezkerra [Gauche d'Euskadi, pays basque] de BANDRÉS et ONAINDÍA avec leur transit pacifique au Socialisme des uns et l'étreinte statutaire (2) comme voie de libération nationale, des autres, par des moyens "pacifiques et démocratiques". Baser le gros de l'activité politique exclusivement sur les méthodes de luttes pacifiques et sur le terrain institutionnel où l'ennemi a tout les ressorts entre ses mains –qui certes n'ont rien de pacifique- et où, en plus, son discrédit parmi les masses est manifeste (avec quasiment un tiers de la population dont leur vote est rejeté de façon permanente): c'est leur donner un ballon d'oxygène et un rôle de nature démocratique qu'ils n'ont pas, tout en le faisant dans une phase spécialement aigüe de la crise qui affecte tout les fondements de leur Système. Cela mérite-t-il la peine, Monsieur OTEGUI, de maquiller ce cadavre historique en échange d'hypothéquer, de briser le futur, la force morale et politique de l'expérimenté et salutaire Mouvement Révolutionnaire de Libération Nationale et de Classe?

De plus, quand OTEGUI se réfère dans son entretien –maintes et maintes fois- au fait que «les temps actuels exigent le dépassement définitif d'un cycle politico-militaire et sa substitution par une stratégie d'organisation, d'accumulation et de lutte exclusivement démocratique» comme une partie nécessaire du changement de cycle mentionné antérieurement: il se réfère, clairement, au fait que l'usage de la Lutte armée n'était pas démocratique et que, maintenant, avec sa liquidation, oui, la Gauche Abertzale est en train d'employer des méthodes de lutte démocratiques. Et il dit cela en acceptant les Lois actuelles qui ordonnent la Légalité en vigueur comme étant démocratiques et celles auxquelles va se soumettre le nouveau projet politique de la Gauche Abertzale. Des Lois qui, ne l'oublions pas, par leur nature même et leurs pratiques (ce n'est pas en vain que nous sommes le premier pays d'Europe en population pénitentiaire avec un ratio de 153,6 pour 100.000 habitant/es, ayant augmenté de 65,1 depuis l'année 2000. En 2009, il y avait dans les prisons espagnoles: 76.090 interné/es, le double de ce qu'il y avait en 1990) sont considérées par les juristes, les avocat.e.s, les organisations internationales des Droits humains comme les plus régressives et punitives de toute l'Europe et que -excepté la peine de mort et les fusillades- elles n'ont rien à envier à celles de l'époque du Régime franquiste.

D'autre part, malgré les clins d'œil que fait Monsieur OTEGUI aux organisations de masses et au travail parmi elles, tout son entretien avec le pari actuel de la Gauche Abertzale est centré sur le terrain institutionnel, sur la participation aux élections («Notre présence aux élections de mai est fondamentale»), ce qui d'autre part est légitime mais pas au prix d'hypothéquer pour le futur le reste de méthodes de lutte et d'organisation accumulées durant plus de 50 ans de résistance pacifique et violente, légale et illégale, en les condamnant à l'ostracisme. Pourquoi? Que va faire Monsieur OTEGUI quand les masses ouvrières et populaires se défendront de la violence de l'État? Que va-t-il faire quand les organisations d'avant-garde vont utiliser la violence révolutionnaire? Il se mettra du côté de la Guardia Civil et de la Police, de cette armée garante de la sacro-sainte unité de l'Espagne, patrie scellée à sang et à feu dans le céleste texte constitutionnel? Parce que c'est cela ce qu'exige l'État fasciste et ses valets institutionnalisés. Et en même temps, c'est une conséquence logique de cette politique d'alliances avec des secteurs de la bourgeoisie nationaliste et réformiste. C'est cela son exigence pour accéder à la formation de ce bloc indépendantiste, ce qui suppose, de fait, qu'au lieu d'attirer ces secteurs jusque vers les positions populaires et révolutionnaires du Mouvement populaire national du MLNV, les dirigeant.e.s de la Gauche Abertzale sont en train de sceller cette accumulation de forces indépendantistes sous l'initiative de ces secteurs bourgeois qui ont mis comme condition l'abandon des positions populaires et révolutionnaires et leur inclusion dans le système institutionnel de façon «pacifique et démocratique». Et cela, Monsieur OTEGUI, c'est affaiblir le Mouvement de Résistance populaire dans son ensemble et délaisser un principe démocratique: le Droit à la Résistance des masses ouvrières exploitées et des peuples opprimés.

Indépendance et Socialisme. Cela, c'est la stratégie maximale de la Gauche Abertzale. Cependant, il est curieux que sur les 26 questions que contient l'entretien: seule 3 font référence aux questions sociales, de Classe ou au contenu du Socialisme qu'elle défend. Cette donnée statistique parle d'elle-même des priorités d'OTEGUI dont il est juste de dire qu'il ne s'en cache pas et qu'elles sont sans surprise de la part d'un nationaliste. Dans cet entretien, ses références les plus explicites relatives aux aspects sociaux et au concept de socialisme restent implicites dans la seconde question qui -en tant que développement de la première- fait référence à la stratégie politique de «réadéquation de la Gauche Abertzale». On peut dire que ces deux questions concentrent quasiment les lignes générales de la stratégie de la Gauche Abertzale. Nous avons fait référence antérieurement à la première question: quand OTEGUI cite la viabilité du projet indépendantiste au sein du cadre européen. La seconde fait mention de «l'environnement social» à «l'existence de nouvelles expériences transformatrices construites sur la base de stratégies d'accumulation, fondamentalement en Amérique Latine, ce qui est connu communément comme le "Socialisme du XXIème siècle"».

«En plus de ces facteurs, j'inclurais aujourd'hui la féroce offensive du Capital contre l'État-providence comme élément d'analyse central et qui doit aussi occuper un espace dans la réadéquation de notre stratégie». Plus loin et à la question si la crise actuelle exige des alternatives concrètes, il répond que: «défendre aujourd'hui les conquêtes ouvrières, populaires matérialisées dans ce qui a été désigné comme l'État-providence est un objectif révolutionnaire et anti-oligarchique. Et deux: la défense des dites conquêtes nécessite de favoriser une alliance ample de secteurs qui vont depuis le Socialisme: à la social-démocratie avancée, au communistes, aux secteurs de chrétiens de base... Ainsi, le bloc indépendantiste doit aussi être le cadre pour cette alliance».

Faute d'une exposition concrète sur les traits fondamentaux du Socialisme que défend OTEGUI, on devra se contenter de la référence contenue dans ces paraphes. Avant tout, je veux rendre un témoignage de ce que je pense être les aspects fondamentaux du prolétariat révolutionnaire basque ou de n'importe quelle partie du monde.

La construction du Socialisme, pour les communistes, contient des traits qui sont généraux, universels, à tout les pays et qui sont prédominants dans tout le processus de son développement historique. Ces traits, principes et Lois sont ce qui donne forme à la théorie générale, la stratégie pour la révolution et la construction socialiste. Effectivement, il existe des particularités, en fonction de chaque développement: économique, politique, social et culturel, distincts d'un pays à l'autre, et qui contient des différences au moment de son application.

L'un des traits: c'est celui relatif au problème de la possession des moyens de production. Il ne peut y avoir un processus révolutionnaire jusqu'à la construction du Socialisme sans l'expropriation des moyens de production, sans donner solution à la contradiction la plus profonde du mode de production capitaliste: la contradiction entre le caractère social de la production et la forme privée capitaliste d'appropriation. Car c'est cette contradiction qui provoque la crise et le chômage et qui est à l'origine de la Lutte de Classe entre la bourgeoisie et le prolétariat.

3-MLNVUn autre trait, ou principe du Socialisme: c'est la dictature révolutionnaire du prolétariat. Dans cette période de temps, de transformation de la société capitaliste en société communiste, au moyen de toute une étape de transformation socialiste dont la forme d'État ne pas être autre chose que la dictature révolutionnaire du prolétariat pour garantir son développement, réprimer et contenir la bourgeoisie dans ses tentatives d'involution appuyées par la bourgeoisie impérialiste. En autre, ces deux exemples sont quelques-uns des traits généraux universels qui définissent le Socialisme.

Néanmoins, comme cela a été dit antérieurement, il existe des particularités qui rendent nécessaire le fait que le Mouvement révolutionnaire les prenne en compte au moment d'élaborer sa Ligne Politique. Dans le cas concret de l'Espagne, aux conditions générales d'un pays de Capitalisme monopoliste d'État s'ajoute la particularité de la domination de la bourgeoisie financière et d'autres secteurs réactionnaires au travers du Régime politique de dictature fasciste qui empêche l'organisation, la lutte pacifique et parlementaire des travailleurs.euse.s. Le développement économique du pays par la voie monopoliste -lequel a donné lieu à la formation de l'oligarchie financière et terrienne en Espagne- s'est configuré sur ces bases qui furent précisément celles qui ont conduit les Classe dominantes au soulèvement fasciste.

Dans les conditions de retard de l'Espagne vis-à-vis des pays qui l'entourent: au milieu du 20°siècle, ce type de développement pouvait seulement se réaliser sur la base d'un Régime politique de terreur qui lui assure l'exploitation intensive de la Classe ouvrière et des travailleurs.euse.s. Depuis lors, ce double caractère est la principale caractéristique du Régime politique constitué en Espagne. Que signifie ceci? Car entre la déroute de l'oligarchie avec l'État fasciste impérialiste espagnol et l'implantation de la dictature du prolétariat: une courte étape de transition sera inévitable qui sera déjà le Socialisme mais qui aura sa propre particularité en tant qu'étape de transition.

Ces traits qui définissent le processus révolutionnaire en Espagne et comment doit avoir lieu la construction du Socialisme sont des questions de principe pour la Classe ouvrière, pour le prolétariat révolutionnaire, qu'il soit basque, castillan, galicien ou catalan. Et elles le sont, y compris si Euskal Herria (le pays basque) atteint l'Indépendance. Dans tout les cas, les formes de lutte et d'organisation changeront en fonction du Régime politique qui s'instaure, s'il est démocratique populaire ou s'il continue à être de dictature bourgeoise. Mais, dans tout les cas, les objectifs du prolétariat révolutionnaire basque continueront à être les mêmes: la prise du Pouvoir politique et la construction de la société socialiste jusqu'au Communisme.

On comprendra que cela n'a rien à voir avec cet édulcoré: "Socialisme du 21° siècle", ni non plus avec ces expériences "d'accumulation" du "socialisme" latino-américain auxquelles fait référence OTEGUI.

En même temps, à la question de savoir quelles sont les alternatives concrètes à la crise actuelle, OTEGUI signale que «la défense des conquêtes ouvrières, populaires, matérialisées dans ce qui a été nommé l'État-Providence est un objectif révolutionnaire et anti-oligarchique». Les luttes pour les Droits syndicaux et sociaux des travailleurs.euse.s -certains de ces Droit étant inclus dans le dénommé État-providence- forment une bonne partie de la tactique et du programme de lutte des organisation syndicales et politiques de la Classe ouvrière face à la crise actuelle et de façon permanente, bien qu'il soit incontestable que cette lutte va plus loin que l'État-Providence. Mais le caractère "révolutionnaire" que lui attribue OTEGUI ne dépend pas de la défense de son contenu, sinon qu'il fasse partie d'un projet plus vaste et profond de caractère révolutionnaire, autrement dit: si la Ligne Politique que l'une ou l'autre Organisation applique a comme objectif la destruction du système capitaliste car dans le cadre étroit de celui-ci: elles n'ont pas de solution. Si nous abordons la défense des conquêtes ouvrières et populaires, selon cette perspective révolutionnaire: ces Organisations resteraient dans le plan en cercle vicieux du Réformisme dans lequel les escrocs syndicaux et politiques qui font le jeu de la bourgeoisie monopoliste aiment tant barboter.

Quant au "cadre indépendantiste" et aux "alliances" que soutien OTEGUI pour la défense de ces intérêts: ils ne concordent évidemment pas avec le projet du prolétariat révolutionnaire. Ce dernier est internationaliste et –par conséquent- sa principale alliance seront les ouvriers et les ouvrières de tout l'État espagnol qui est le cadre dans lequel la Lutte de Classe se réalise contre la bourgeoisie; et, par conséquent, dans son alliance avec le prolétariat international. En plus de la Classe ouvrière, il y a d'autres secteurs populaires très étendus qui se sont affrontés au Régime et qui sont ses alliés naturels, comme les peuples des nations opprimées, les paysan.ne.s, les étudiant.e.s, les intellectuel.le.s démocrates, les femmes travailleuses, les jeunes... Le fait que l'on reconnaisse l'existence de possibilités futures pour atteindre l'indépendance (la même chose pour le Socialisme, en tant que possibilité) soutenues par le prolétariat révolutionnaire basque et dans le reste de l'État: ne modifie absolument pas ce principe d'alliance de Classe entre le prolétariat de tout les peuples qui forment l'État espagnol et ces secteurs populaires.

J'aurais aimé commenter la référence que fait OTEGUI aux pres@s. Thème sensible, là où il y en a, car ceux/celles-ci sont la partie qui souffre avec le plus d'intensité de la répression de l'État fasciste au travers de sa politique d'isolement et d'extermination lente; ou sur la méthodologie et la conception politique autour des processus de dialogue avec l'État: les critères et les limites qui marquent un processus avec de telles caractéristiques et ce qui ne doit pas être dépassé, etc., etc. Cependant, il me semble que ce serait déjà trop m'étendre. En plus, le temps ne manquera pas pour continuer à commenter ces thèmes et certainement beaucoup d'autres."

Notes.

(1) Aux antipodes du PCE(r)-Parti Communiste Espagnol (reconstitué) depuis le 8 juin 1975 et issu notamment de l'OMLE (Organisation Marxiste Léniniste d'Espagne): depuis 1956, le PCE-Parti Communiste d'Espagne offre une "continuité" historique (depuis 1939) délibérément falsifiée en occultant les enjeux réels de la Résistance antifasciste en Espagne et en faisant le jeu de la dite "Transition démocratique" dans l'État espagnol et de l'Anticommunisme (voir "L'Eurocommunisme c'est l'Anticommunisme" d'Enver HOXHA) avec CARRILLO comme Secrétaire Général, de 1960 jusqu'en 1982.

(2) Réference aux Statuts d'Autonomie mis en place par la Transition, en 1977.

 

2. ENTRETIEN AVEC ARNALDO OTEGI (MILITANT DE BATASUNA DANS LA GAUCHE ABERTZALE) RÉALISÉ PAR JOSU JUARISTI.

(12.01.11. GARA, quotidien basque)

SORTU-1«L'État devra assumer une gestion politique pour construire un scénario de solutions définitives».

Il est toujours détenu dans la prison de Logroño mais il continue à être le référent le plus important de la Gauche Abertzale et il ne perd pas un détail de l'évolution d'évènements que lui et d'autres compagnons incarcérés ont commencé à déchaîner avec leur initiative politique. L'entretien a été réalisé par GARA quelque jours avant la déclaration d'ETA mais elle conserve sa valeur intacte car dans celui-ci: Arnaldo OTEGI donnait pour assuré que l'organisation armée s'engagerait avec la Déclaration de Bruxelles.

Arnaldo OTEGI est le principal interlocuteur de la Gauche Abertzale et son référent le plus important, bien qu'il soit toujours détenu. Le politique d'Elgoibar parle pour GARA après avoir été interviewé dans “El País [État espagnol] et dans le “The Wall Street Journal [USA]. L'entretien s'est logiquement produit avant celui du message d'ETA de lundi mais toutes les questions et toutes les réponses sont là. Bien qu'OTEGI se trouve enfermé sous 7 clés et qu'ils prétendent les jeter au fond de la mer: sa voix est bien là.

Dans un monde idéal, un journaliste et un photographe partagent l'espace et le temps avec la personne avec laquelle ils désirent réaliser un entretien; ils recueillent ses gestes et ils en enregistrent les nuances, ils écoutent ses paroles et ils établissent un dialogue verbal et graphique. Ici et maintenant, dans ce monde, pour Arnaldo OTEGI précisément: il est nécessaire de lui faire parvenir un questionnaire et de rechercher des photographies d'archive qui illustrent l'entretien. Ceci, il faut le dire, n'est pas un monde idéal.

L'entretien a été réalisé peu de jours avant la déclaration d'ETA que l'édition digitale de "GARA" a mis en avant le lundi, en milieu de journée, et sur laquelle nous avons informé hier, en profondeur, dans notre périodique. Dans les pages suivantes, OTEGI anticipe sur les évènements, séquences de faits et situations, quelques-unes positives, d'autres non, il réfléchit et il répond en profondeur à chacune d'entre elles. Cette capacité transforme une série de questions envoyées dans une prison en un dialogue direct avec la société basque. Ceci en est le résultat.

Dans l'entretien que vous nous avez accordé deux ans auparavant, vous proposiez déjà comme nécessaire une réadéquation de la stratégie politique de la Gauche Abertzale.

"Effectivement, cette nécessité répondait à l'urgence de dégager une équation structurelle pour notre processus de libération que nous pourrions résumer ainsi, de manière très synthétique: si nous considérons depuis plus d'une décennie qu'il existe des conditions objectives pour le changement politique en Euskal Herria et si cependant ce changement ne se produit pas, quel en est la raison? (ou les raisons)? Les réponses possibles pourraient être fondamentalement deux: ou bien nous nous sommes trompés quant à l'existence de ces conditions, ou bien la Gauche Abertzale comme moteur principal du changement maintenait une stratégie inadéquate pour que celui-ci se matérialise. Chercher la réponse adéquate à cette interrogation c'est le ciment sur lequel nous avons construit, développé et définit notre débat et pari politique."

Dans cet effort de réadéquation, vous citiez aussi comme nécessaire le fait de tenir compte de certains facteurs que vous définissiez comme nouveaux dans le domaine international.

"J'en soulignais fondamentalement deux: d'une part, le constat -y compris dans le cadre européen lui-même- de l'absolue viabilité du projet indépendantiste, si des majorités populaires sont ateintes au moyen de stratégies pacifiques et démocratiques; et, d'autre part, dans le domaine social: je soulignais de nouvelles expériences transformatrices construites sur la base de stratégies d'accumulation, fondamentalement en Amérique Latine, ce qui est communément connu comme "le socialisme du 21° siècle". En plus de ces facteurs, j'incluerais aujourd'hui l'offensive féroce du capital contre l'État-Providence comme un élément d'analyse central et qui doit aussi occuper un espace dans la réadéquation de notre stratégie."

Deux après cet entretien, vous réalisez, de nouveau, plus d'une année de prison. Pourquoi croyez-vous qu'ils vous ont détenu en octobre 2009 quand il paraît évident que le Gouvernement espagnol connaissait le travail que vous étiez en train de faire?

"Ils ont fabriqué une fausse accusation et ils nous incarcérés précisémment parce qu'ils savaient exactement ce que nous tentions de réaliser et ils voulaient l'empêcher... mais ils sont arrivés trop tard. Il y a une donnée que nous devons éclaircir: aux facteurs que j'ai signalé dans la réponse antérieure, il faut leur ajouter -dans le cas de l'État espagnol- la profonde crise de ce qu'ils appellent: «le modèle territorial». Cette crise d'épuisement du Modèle autonomique n'affecte déjà pas seulement Euskal Herria, elles s'est transférée aussi en Catalogne après la sentence du Tribunal Constitutionnel. Et à partir de là, avec l'addition des effets de la crise économique quant à la solvabilité des administrations publiques, au propre Modèle consitutionnel. Aujourd'hui, l'État sait qu'une seconde Transition est inévitable. C'est là (dans la préparation de ce terrain) que nous devons par exemple situer le document parainné par la Fondation Everis et élaboré par 100 agents économiques des plus hautes sphères tout comme l'inclusion –ni innocente ni occasionnelle- d'une question relative à la nécessité de Réforme de la Constitution dans la dernière enquête du CIS ["Centro de Investigaciones Sociológicas": Centre d'Investigations Sociologiques]. De même, il est évident que pour affronter ce processus, l'État cherche un scénario où la Gauche Abertzale serait, sinon anihilée, au moins neutralisée politiquement, loin des institutions. C'est cela l'objectif de la répression. C'est pourquoi notre évolution les a totalement surpris par rapport au terrain où ils nous attendaient."

Arnaldo OTEGI est une référence politique, le principal interlocuteur, leader, symbole, y compris un numéro (utilisé dans la Campagne qui réclame votre libération). D'où peut-être cette obsession envers votre personne qui semble se refléter, par exemple, dans le dernier procès (acte d'Anoeta)?

"Sur l'obsession «personnelle» contre moi comme principal interlocuteur ou référent de la Gauche Abertzale, je comprend qu'elle a l'objectif complémentaire de montrer et de transmettre à la société basque: une espèce d'effet exemplarisant. Dans tout les cas, je n'aime pas parler en termes personnels. C'est pourquoi, maintenant, l'on m'attribue une grande partie du mérite dans l'évolution de la stratégie de la Gauche Abertzale, je veux rendre manifeste que cela a seulement été possible par l'engagement et l'apportation d'une génération, substanciellement plus jeune que la mienne, qui a démontré une grande maturité et responsabilité. C'est pourquoi je rend publiquement hommage à tout ceux et celles-là, spécialement à Sonia JACINTO, Arkaitz RODRÍGUEZ, Miren ZABALETA... Ils ont beaucoup plus de mérite que moi dans le changement opéré dans la Gauche Abertzale."

À quoi vous réferez-vous quand vous parlez de l'inévitabilité d'une seconde Transition?

"Je suis certain que dans des noyaux politiques, économiques, médiatiques... de l'État, on a aujourd'hui une parfaite conscience de la nécessité de révision du modèle dérivé de la Constitution de 1978. Cette révision et le débat sur les contenus de celle-ci vont se produire parce que le modèle actuel fait des vagues de tout les côtés. Au moyen de cette révision, ils vont vouloir atteindre principalement deux objectifs: neutraliser de façon définitive les problèmes «nationaux» dans le modèle «territorial» et profiter de la crise pour démanteler le déjà rachitique État-Providence. C'est, ni plus ni moins, l'enjeu auquel nous faisons face.

Dans le contexte de ce débat en suspens et inévitable, je me risque à aventurer quelles seront les trois grandes Lignes de proposition qui seront sur la table: il y aura une position qui tentera d'empêcher le débat lui-même parce qu'elle comprendra que sa seule ouverture conduirait inexorablement à la faillite de «l'Espagne» comme projet viable; c'est la pensée d'ORTEGA Y GASSET actualisée. Les défenseurs d'une telle position seront disposés seulement à un débat partiel sur les thèmes qu'ils ne considèrent pas comme structurels (du maquillage, en définitive).

La seconde position abordera avec une clareté absolue que la réforme doit avoir un caractère clairement régressif et réactionnaire, dans laquelle ils aborderont comme objectif, par exemple, la récupération de la part de l'État de compétences cédées aux différentes autonomies (éducation...), en plus d'une modification de la Loi électorale qui garantisse que les dits «nationalistes» ne deviennent pas finalement les arbitres de la gouvernabilité de l'État. Le mécanisme pour mettre en oeuvre ce type de réforme serait au travers d'un grand Pacte de l'État entre le PP et le PSOE.

Et nous situons en troisième point, les points que nous avons présentés: à savoir que la seconde Transition doit donner lieu à un scénario qui accepte la plurinationalité de l'État et le Droit des peuples comme le peuple basque, catalan, galicien... à décider librement de leur futur. Cela c'est le contexte pour lequel nous nous sommes préparés au moyen de la réadéquation de notre stratégie."

Sortu-2La Gauche Abertzale va t-elle par le chemin que vous espériez?

"Sans aucun doute, je vois que la Gauche Abertzale se situe là où je l'attendais. Je suis très orgueilleux de l'exercice d'autocritique si honnête que nous avons réalisé. Je crois que l'une des clés pour incider sur les contenus en suspens de cette seconde Transition: c'est le nouveau pari stratégique réalisé par la Gauche Abertzale."

Quelle est la force de ce processus?

"La force de ce processus (sachant que nous aurons à dépasser une opposition féroce à celui-ci) réside dans notre capacité d'anticipation politique et dans la longue expérience d'organisation et de lutte que notre base militante a démontrée."

Et quelles en sont ses étapes? Quels évènements devraient marquer son développement immédiat et futur?

"Je comprend que le premier grand objectif du processus en marche (comme cela a été recueilli dans l'Accord de Gernika) est de genérer ainsi les conditions suffisantes pour qu'il puisse se développer et atteindre ainsi des stades de développement supérieurs dans le futur. Dans tout les cas, les évènements qui peuvent et devraient être attendus, en résumé, devraient être: l'élévation -de la part d'ETA- des contenus de la Déclaration de Bruxelles et de l'Accord de Gernnika, la légalisation du projet de la Gauche Abertzale et la désactivation des mesures d'exception qui s'appliquent au Collectif des Prisonniers et à l'ensemble de la Gauche Abertzale. Celà, oui, ce scénario de normalisation politique doit être impulsé par la société basque avec la mobilisation et l'interpellation du Gouvernement pour ses politiques actuelles. Sans activer la somme des forces, des compromis et la lutte démocratique, nous ne réussirons pas notre objectif de conquérir un nouveau scénario politique."

Croyez-vous qu'il y a plus ou moins de doutes ou de résistances internes que celles qui étaient prévisibles? Et les externes, sont-elles aussi prévisibles?

"Quand nous décidons d'ouvrir ce processus de débat, en 2008, nous étions très conscients que dans la mesure où cela affectait des questions essentielles de notre stratégie: nécessairement cela allait générer des résistances dans certains secteur de notre base sociale étendue. L'étrange (et préoccupant) aurait été le contraire. Dans tout les cas, nous décidons de le faire au niveau national d'Euskal Herria et sans donner aucune marge ni à l'ambiguité ni encore moins à l'autocomplaisance. Et bien, à ce jour, notre base sociale est absolumment en cohésion avec la nouvelle stratégie. C'est cela l'important. En définitive, je crois sincèrement que les résistances internes ont été celles que nous avions prévues et, y compris, j'irais jusqu'à me risquer à dire qu'elles ont été moins importantes que prévu."

Durant toute son Histoire, la Gauche Abertzale a eu une vision très concrète de la Lutte armée. Celle-ci a-t-elle changée ou bien, comme l'a fixé ETA dans sa Vème Assemblée: «chaque période exige des formes spécifiques d'organisation et de lutte»?

"Le débat sur les objectifs et les instruments de lutte est un débat inhérent à toutes les organisations véritablement révolutionnaires. Les organisations révolutionnaires se doivent au peuple et elles sont à son service. Cette déclaration de la Vème Assemblée s'identifie pleinement avec ces réflexions. Je n'ai pas connu de militants plus autocritiques et critiques avec la lutte armée –par exemple, en termes de convenance, d'apportation réelle au processus et y compris en termes éthiques- que les militants d'ETA eux-mêmes. Croyez-moi, jamais! Et bien, nous venons le réitérer: les enjeux du processus de libération nationale et sociale exigent aujourd'hui de nouveaux instruments organisatifs, comme le recueille bien le Rapport "Zutik Euskal Herria''. Pour le dire clairement: l'époque actuelle exige le dépassement définitif d'un cycle politico-militaire et sa substitution par une stratégie d'organisation, d'accumulation et de lutte exclusivement démocratique. Comme le disait le titre de l'article d'opinion que nous avons coécrit entre cinq détenus à la prison d'Estremera: nouvelle phase, nouvelle stratégie, nouveaux instruments et mêmes objectifs. C'est le pari qui est déjà en marche.

Il manque un sigle légal? À quel prix? Comme le valorise la dernière initiative présentée en ce sens à Iruñea, le 27 de noviembre: avec près de 300 militants significatifs qui annonce un document de base pour la création d'une nouveau projet politique et organisatif? L'annonce que ce nouveau projet politique de la Gauche Abertzale s'accomplira avec la Loi des Partis a suscité des réactions, non des moindres... Mon Appui est total et inconditionnel face à l'initiative adoptée pour la création d'une nouvelle formation politique rendue publique à Iruñea et je félicite personnellement leurs promoteurs.

Sur la nécessité de disposer ou non d'un sigle légal, je formulerais cette question en ces termes: pour faire front avec efficacité aux enjeux que nous avons cités, avons-nous besoin d'être en égalité de conditions avec le reste des formations politiques? Avons-nous besoin d'instruments organisationnels qui nous permettent d'encadrer les secteurs les plus conscients et combatifs du peuple travailleur? Avons-nous besoin d'être présents dans la lutte institutionnelle? Et dans le développement de la lutte de masses?... Et la réponse est oui, sans aucun doute. Quant au prix, je vous dirais deux choses: par exemple, le prix d'accepter les conditions de la Loi des Partis est insignifiant si nous le comparons avec le prix que notre peuple paierait si nous étions dans de meilleures conditions pour avancer dans le processus de libération nationale. Et en deuxième lieu, il n'existe qu'un seul prix que nous ne paierons jamais: celui de renoncer à la lutte pour conquérir une Euskal Herria indépendante et socialiste."

Percevez-vous de l'anxiété pour le prochain rendez-vous électoral? Et si vous la percevez, croyez-vous que cette anxiété puisse affecter le pari -à long terme- de la Gauche Abertzale? Comment peut et devrait être gérée cette anxiété? Ou, dit autrement, quelle importance a-t-elle dans le temps (temps réel, temps politique)?

"En premier lieu, je perçois une anxiété croissante dans les secteurs unionistes car ils savent qu'avec notre simple présence électorale: toute la réalité virtuelle qu'ils ont tenté de construire autour du «changement» s'effondrerait comme un château de cartes. De plus, aussi bien dans les élections municipales que forales, notre présence mettrait en évidence l'authentique fausseté des rumeurs autour de notre supposée faiblesse y compris de notre déroute politique. Il est triste de le dire, mais certains placent la permanence de l'atteinte des Droits basques en relation avec leurs calculs électoraux. La société doit se rendre compte de la fausseté et du cynisme de nombreux discours, de nombreux leaders politiques qui exigent des condamnations de la Gauche Abertzale quand ils n'ont toujours pas été capables de condamner le Franquisme.

Cela étant dit, je perçois aussi avec une certaine anxiété dans notre base sociale: celle-ci est le fruit de restrictions et limitations de notre Droit à la participation électorale. Bon, la première chose que je veux transmettre: c'est que notre présence est fondamentale dans les élections de Mai, non seulement pour dépasser une réalité de ségrégation politico-idéologique qui manipule la volonté de la société basque et son cadre institutionnel, sinon fondamentalement pour aborder l'irréversibilité du processus démocratique avec l'ensemble des agents politiques et sociaux. Et en second lieu, comme je l'ai déjà transmis publiquement, notre pari va bien plus loin que ces élections et il a une composante stratégique."

Pourquoi l'accord stratégique avec EA était-il nécessaire?

"En premier lieu, nous devrions distinguer avec clareté notre projet politique, d'une part, et notre nécessaire politique d'alliance pour faire avancer le processus. Si nous voulons construire un État, nous ne devons pas perdre la perspective que cela sera seulement possible, premièrement, en ayant clairement en tête que le moteur ou la contradiction principale qui vertèbre le processus de libération est celle qui a lieu entre Euskal Herria d'une part et les États espagnol et français, d'autre part. Et, en second lieu, nous avons tout particulièrement besoin de nous éloigner des intérêts partisans, de la petite politique, pour développer dès maintenant une authentique et légitime politique d'État. C'est dans le cadre de ces considérations qu'il faut gérer les contradictions lesquelles, sans aucun doute, sont inhérentes à tout procesus politique. Dans notre politique d'alliances, les contradictions à caractère de Classe, ou autres, doivent être gérées et résolues avec intelligence, sans que les branches ne nous empêchent de voir la forêt, en aucun cas."

L'actuelle situation de crise exigerait d'offrir des alternatives concrètes, vous les avez?

"L'objectif que poursuit l'actuelle offensive dirigée par les capitaines de l'oligarchie financière est évident: démanteler l'État-Providence ou, dit autrement, détruire une à une et toutes les conquêtes atteintes par le Mouvement ouvrier durant les dernières décennies. Le scénario planté par le Capitalisme n'offre aucun doute: les générations suivantes vivront plus mal que les précédentes, avec plus de peur et moins de Droits. C'est cela son alternative. Cela étant ainsi et en le reliant en partie avec la question antérieure, j'aborderais deux réflexions: défendre aujourd'hui les conquêtes ouvrières, populaires, matérialisées dans ce qui a été nommé l'État-Providence est un objectif révolutionnaire et antioligarchique. Et deux: la défense de ces conquêtes nécessite de favoriser une alliance étendue de secteurs qui vont du socialisme à la socialdémocratie, atteignant les communistes, les secteurs chrétiens de base... Et bien, le bloc indépendantiste doit aussi être le cadre pour cette alliance."

bilduL'accord contient la relation préférentielle avec la majorité syndicale, voyez-vous ELA [syndicat basque] disposé à s'impliquer dans le changement vers l'Indépendance?

"Depuis leur domaine propre, aussi bien ELA que LAB, tout comme l'ensemble de la majorité syndicale doivent faire une apportation au renforcement d'une authentique alternative nationale et sociale. Cela étant dit, j'observe avec satisfaction la présence du syndicat LAB dans de nombreuses mobilisations, bien que je considère que son manque d'adhésion à l'Accord de Gernika n'est pas cohérent lorsque les conditions relatives à celui-ci qu'il a toujours exigé sont données. Dans tout les cas, je suis convaincu qu'ELA va adopter progressivement des engagements nouveaux et décisifs. Je suis convaincu de cela."

Le PNV est-il un compagnon du processus ou un obstacle?

"Le processus que nous avons mis en marche doit aussi servir pour un éclaircissement stratégique définitif en Euskal Herria. Ceux qui aspirons à créer un État, nous faisons un pari d'addition. Monsieur URKULLU ment quand il dit qu'il n'a pas été invité à conformer cette alliance, ou l'Accord de Gernika: si le PNV n'y est pas, c'est parce qu'il a décidé de ne pas être présent. Et il l'a décidé parce qu'il dispose encore de marge suffisante pour développer une politique «souverainiste de processions» d'une part, tandis qu'il maintient une alliance de fer avec le PSOE (et si cela devait être le cas, avec le PP) en se faisant corresponsable de la brutalité policière, des coupes sociales du Gouvernement espagnol ou celui du Pays Basque, et en agissant comme s'il était un porte-parole du Ministère de l'Intérieur quant à la reconnaissance relative aux positions de la Gauche Abertzale. À ce jour, le EBB ha décidé de revenir chercher l'accord, la collaboration avec l'État dans la confrontation démocratique qui s'est ouverte autour des contenus de la seconde Transition. C'est l'actuel scénario, mais les positions ne sont pas immuables: son évolution va dépendre de la force des indépendantistes. Dès lors, le pronostique est clair: nous maintiendrons certaines fois des espaces de collaboration et d'autres fois: de confrontation. C'est pourquoi, la Gauche Abertzale sera toujours disposée à des espaces de collaboration et de rencontre pour construire, parmi tous, un scénario de reconnaissance nationale et de respect face à la volonté populaire démocratique."

Entre autres choses, ZAPATERO [président de l'actuel gouvernement espagnol de coalition PSOE-PP monarco-fasvciste] dit que l'évolution de la Gauche Abertzale est le fruit positif de la stratégie que le Gouvernement espagnol a réalisé dans le processus antérieur. Qu'est-ce vous lui répondez?

"J'ai déjà expliqué où nous devons trouver les raisons pour le changement de notre stratégie, aussi, je ne partage pas cette affirmation: excepté si nous l'entendions dans le sens qu'effectivement nous avons fait une autocritique authentique et profonde autour de la position que nous avons maintenue dans le processus de dialogue antérieur où nous avons commis des erreurs gravissimes, à partir desquelles nous avons tiré les conclusions pertinentes et que nous ne commettrons plus jamais."

Quel rôle devrait avoir le Gouvernement espagnol dans ce nouveau processus? Comment la Gauche Abertzale ou la société basque peut réussir le fait que l'État espagnol change de cycle, lui aussi ?

"Nous savoir très clairement que l'État n'a aucun intérêt à changer de cycle parce qu'il sait que dans le cycle actuel: il gagne et que les basques: nous perdons. Quand l'État changera-t-il de cycle? Quand au travers de notre lutte, d'accumulation de forces et au travers de la confrontation démocratique: il arrivera à la conclusion que de ne pas le faire supposera plus de coûts que de profits."

Pourquoi l'appui extérieur est-il important? Pourquoi pensez-vous que -d'une certaine manière- les signataires et les impulseurs de la Déclaration de Bruxelles font l'objet d'autant de mépris aussi bien de la part de Madrid que de certains Partis en Euskal Herria?

"La présence d'observatoires internationaux nous permet de transposer la confrontation d'idées et de propositions dans un scénario et un espace où nos positions sont infiniment plus puissantes que celles de l'État, simplement parce qu'en plus d'être raisonnables, elles sont scrupuleusement démocratiques. Pour autant, le mépris manifesté par certains secteurs en ce qui concerne leur présence est directement proportionnel à leur faiblesse politique."

Par rapport à d'autres étapes, comment est votre vie en prison actuellement?

"En réalisant l'addition de mes années en prison, je crois que j'ai déjà commencé à consommer la neuvième année, aussi, depuis la prison d'Herrera de la Mancha, jusqu'ici, j'ai practiquement vécu toutes les phases traversées par le Collectif [des pres@s politiques basques: EPPK] tout au long de ses années d'existence. Maintenant, dans la prison de Logroño: je suis l'unique prisonnier politique qui «vit» dans mon Module. Dans tout les cas, en plus de beaucoup de sport et de lecture, j'essaye toujours de suivre le conseil du leader sudafricain Nelson MANDELA: continuer à se former pour le moment où nous récupérons la liberté."

Selon toi, quel est le rôle des presos politiques dans ce processus démocratique?

"Le Collectif des Presos Politiques est un agent engagé avec le processus démocratique. Les agents politiques, sociaux, syndicaux devraient ouvrir des canaux officiels de communication avec leur interlocuteur officiel. D'après m

on point de vue, cela permettrait d'atteindre les accords qui permettraient de matérialiser nos engagements. C'est une suggestion que souhaite leur transmettre."

Dans le processus, comment et quand devrait être abordée la question des presos?

"La liberté de l'ensemble des presos politiques doit être abordée au début du processus de dialogue et de négociation, comme un domaine autonome de négociation entre ETA et l'État, sans attendre des accords politiques à caractère résolutif."

Quel est votre avis sur les mouvements de presos que le Ministère de l'Intérieur est en train de réaliser?

"Tout les «mouvements» que le Ministère de l'Intérieur développe au travers de l'application de ce qu'il nomme: «politique pénitentiaire» ont eu un seul objectif: que la Gauche Abertzale arrivera ou arrive à cette conjoncture historique: ou bien neutralisée, ou bien divisée ou la plus affaiblie possible, tout simplement parce que cela était la seule garantie du fait que nous ne pourrions pas conditionner de manière efficace leur projet de seconde Transition."

Que peut-on faire réellement et de façon efficace pour freiner la répression, les macroprocès...?

"Je répète une réponse que j'ai donnée à une question antérieure: l'État cessera d'appliquer la répression dans ses paramètres actuels, quand il comprendra en termes politiques, sociaux et internationaux que cela lui génère plus de coûts que de profits."

Que penses-tu à chaque fois qu'il est exigé à la Gauche Abertzale une condamnation d'ETA y compris, maintenant, en plein arrêt de ses activités armées et en plus quand celui-ci est donné comme exemple par des leaders tels que Nelson MANDELA ou Gerry ADAMS?

"Je pense que de semblables conditions dans leurs respectifs processus étaient aussi exigées à MANDELA ou a ADAMS. J'insiste: l'État, les unionistes, ceux qui vivent du conflit (sécurocrates) ne sont pas intéressé par le changement de cycle que nous avons abordé, tout simplement parce qu'ils sont pleinement conscients que celui-ci apportera comme conséquence la nécesité pour eux de changer leur propre cycle et ils savent que dans un cycle d'exclusive confrontation démocratique: nous sommes plus forts qu'eux."

En résumé, vous êtes optimiste sur la capacité de la Gauche Abertzale pour provoquer un renversement définitif du scénario?

"Malgré tout, je me considère comme un optimiste bien informé. Cet optimisme ne signifie pas ne pas être conscient des énormes difficultés et obstacles que nous allons devoir dépasser; c'est pourquoi je veux alerter les secteurs -qui avec honnêteté et bonne volonté continuent à croire que tel ou tel engagement adopté par ETA (par exemple, la Déclaration de Bruxelles, chose qui arrivera, je n'en doute pas) va automatiquement apporter une modification substancielle de la stratégie de l'État- qu'une telle équation ne sera pas linéaire. Bien qu'il soit évident que l'État devra assumer une gestion politique pour construire un scénario de solutions définitives. Le processus de solutions est un processus qui doit être la propriété de tous, et toutes, nous devons co-participer dans celui-ci. En cela, oui, la société basque sera l'unique garante et réelle protagoniste en pouvoir de mener celui-ci à son terme. Je le répète de nouveau, sans organisation, addition et lutte de confrontation démocratique nous n'atteindront ni le plus raisonnable de nos objectifs."

Depuis votre cellule à la prison de Logroño, quel message voudriez-vous transmettre à la société?

"En premier lieu, en tenant compte du fait que nous sommes dans la période des fêtes de noël, je veux envoyer une forte étreinte à toutes les familles des presos qui les ont de nouveau célébrées en l'absence de leurs êtres aimés, quelques unes voyageant sur des milliers de kilomètres. Qu'elles sachent que nos coeurs et nos souhaits sont et voyagent avec elles. Aux militants de la Gauche Abertzale, aux familles des derniers détenus, à nos jeunes, aux chômeurs et chômeuses, à la famille euskaldun [celui/celle qui parle le basque] qui venons de perdre Xabier LETE [chanteur basque mort le 04.12.2010] et à tous un message que j'ai recueilli de la campagne électorale des compagnons du FMLN ["Frente Farabundo Martí para la Liberación Nacional: Front Farabundo MARTI de Libération Nationale, créé le 10 octobre 1980 comme un organisme de coordination d'organisations politico-militaires qui ont participé à la guerre civile -entre 1980 et 1992- lesquelles se sont constituées en Parti politique légal, à partir de la signature des Accords de Paix, en 1992.] du Salvador: par dessus-tout: «Sourit, nous allons lutter». Irabaziko dugu! [Nous vaincrons!]"

 

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DYNAMIQUE DE BAIONA

jpg-SR BAIONA-okPLUS D'INFOS (cliquer)

SOLIDARITÉ PCE(r), GRAPO ET SRI!

 AMNISTIE TOTALE !!!

SANS CONDITIONS !

AMNISTIA TOTALE

2013 : ADRESSES

COLLECTIF DES PRESXS DU PCE(r), GRAPO ET SRI

(2013) PRESXS-adresses

ENCORE 1 PROCÈS-FARCE !!!

PROCES FARCE 13.09.2012 (arenas)-azkPROCES FARCE 13.09.2012 (victoria)-azkMADRID, LE 13 SEPT 2012 :

PITOYABLE TRAGI-COMÉDIE !!!

Audios du dernier Procès-Farce contre "Arenas" et Victoria Gómez. Il n'y a rien de mieux pour rompre la Guerre Sale déployée contre le PCE(r) qui tente de le relier au faux amalgame criminalisateur : PCE(r)-GRAPO... que d'écouter leurs propre paroles. Quand "Arenas" parle sur la politique la Juge l'interrompt et l'expulse. L'avocat de la Défense rompt avec des données tranchantes et sans appel les inventions mises dans les Dossiers judiciaires pour impliquer "Arenas" dans les GRAPO.

  NI OUBLI, NI PARDON !

ABELARDOLIBERTÉ POUR LE COLLECTIF

DES PRESXS POLITIQUES

DU PCE(r), DES GRAPO ET DU SRI

DONT LE CAMARADE ARENAS!

camarade ARENAS

République Populaire

CAMPAGNE DE SOLIDARITÉ AVEC LES PRESXS MALADES

PRESXS MALADESPLUS D'INFOS (cliquer)

7 PRES@S DU COLLECTIF DES COMMUNISTES, ANTIFASCISTES ET SOLIDAIRES DU PCE(R), DES GRAPO ET DU SRI ONT DE GRAVES MALADIES INCURABLES ET ILS/ELLES SONT SÉQUESTRÉ/ES DE FACTO. NOUS EXIGEONS LEUR MISE EN LIBERTÉ IMMÉDIATE!

1-CARTE DIRECTEUR INSTITUTIONS PENITENTIAIRE-azk

MONTRE  TA SOLIDARITÉ !

IMPRIME LA CARTE ET ENVOIE-LA !

COPIE-LA ET FAIS-LA CIRCULER !

1bis-CARTE DIRECTEUR INSTITUTIONS PENITENTIAIRE

12-Enrike KUADRA ETXEANDIA-GRAPO

Enrique KUADRA ETXEANDIA, prisonnier politique des GRAPO. Né à Barakaldo (Bizkaia, Pays Basque) le 9 juin 1950. Militant des GRAPO et Historique militant du PCE(r), âgé de 62 ans. En prison 2 fois (22 ans au total). Sauvagement torturé. Mis une nouvelle fois en prison en 1995 : il est devenu gravement malade. Il se trouve actuellement dans la Prison de Daroca (Zaragoza). Opéré d'un cancer à la prostate. Prisión de Daroca Ctra. Nombrevilla 50360 Daroca (Zaragoza)

1-Manuel PEREZ MARTINEZ-PCE(r)-fr

Manuel PÉREZ MARTÍNEZ, prisonnier politique du PCE(r). Né à Melilla le 1er novembre 1944. Secrétaire Général du PCE(r), âgé de 68 ans. En prison 3 fois (19 ans au total). Toujours en situation d'Isolement extrême. Mis une nouvelle fois en prison 2000 : il est devenu un malade chronique. Actuellement, il se trouve dans la Prison de Castellón II. Il souffre de graves problèmes occulaires, de cataractes, migraine chronique, de rhumes continuels qui le maintiennent prostré, d'une hernie du hiatus et de plusieurs maux associés. Prisión de C.P. Castellón II 12140 Albocasser 

11-MARIA JOSE BAÑOS-GRAPO-fr

María José BAÑOS ANDUJAR, prisonnière politique des GRAPO. Née dans le Sud-Est de l'État français le 11 novembre 1964. Militante des GRAPO âgée de 48 ans. 18 ans en prison. Mise en prison en 2002 : elle est devenue encore plus gravement malade. Elle se trouve actuellement dans la Prison de Valencia II. Foie dans un très mauvais état. VIH. Elle a besoin d'une déviation coronaire. Fortement médicalisée. Prisión de Picassent-Valencia II - a.c. 1002, 46225 PICASSENT (Valencia).

28-Manuel R. ARANGO-PCE(r)

Manuel ARANGO RIEGO, prisonnier politique du PCE(r). Né à Villaseca de Laciana (León) le 12 décembre 1948. Historique militant du PCE(r), âgé de 64 ans. Il a été plus de 20 ans en clandestinité après avoir été détenu et incarcéré à de nombreuses occasions et blessé par les tirs de la Police lors de l'une d'entre elles. Mis en prison une nouvelle fois en 2007 : il est devenu gravement malade. Il est actuellement dans la Prison de Zuera (Zagazoza). Dans cette prison, il manque de physiothérapeute et de plusieurs médicaments dont il a besoin. Il a une sciatique chronique qui l'oblige à marcher en étant aidé; arthrose générale; hépatite chronique avec perte de masse hépatique. Ulcère duodénal chronique car il a été emputé de l'intestin grêle. Hypermédicalisé. Prisión de Zuera-Zaragoza - CN 338, km . 539, 50800 ZUERA (Zaragoza).

2-ISABEL APARICIO-PCE(r)-fr

Isabel APARICIO SÁNCHEZ, prisonnière politique du PCE(r). Née à Madrid le 2 février 1954. Militante du PCE(r), âgée de 58 ans. En prison 2 fois (9 ans au total). Incarcérée en 2007 : elle est devenue gravement malade. Elle se trouve actuellement dans la Prison de Zuera (Zaragoza). Arthrose générale, ostéoporose, hernies lombaires et discales, sinusite chronique, elle a besoin de plusieurs opérations. Récemment opérée de cataractes aux 2 yeux. Prisión de Zuera-Zaragoza - CN 338, km . 539, 50800 ZUERA (Zaragoza). 

21-Paco CELA SOANE-PCE(r)Paco CELA SEOANE, prisonnier politique du PCE(r). Né à Verin (Ourense) le 29 octobre 1958. Militant du PCE(r), âgée de 56 ans. En prison depuis 26 ans, en 3 fois. Incarcéré en 2007: il est gravement malade. Il se trouve actuellement dans la Prison de Picassent (Valencia). Diabète très problématique. Jusqu'en novembre 2010, il a eu besoin de 5 injections d'insuline par jour. Prisión de Picassent -Valencia II. ac 1002. 46225 PICASSENT (Valencia).

4-Résister c'est vaincre-fr3-adosB

HOMMAGES DÉC 2014

NI OUBLI,NI PARDON! 

xc-29 AOUT 2013 VIGO

BIOGRAPHIE (Lire) 

au-(05.12.1982)-JUAN MARTIN LUNA-PCE(r)NI OUBLI,NI PARDON!

ACTE DE SOLIDARITÉ

ÉLECTIONS BOURGEOISES :

BOYCOTT !!!

LA LUTTE EST DANS LA RUE PAS AU PARLEMENT-2

Lutte et organise-toi avec le SRI ! A l'école, université, usine, entreprise, quartier : partout tu peux Lutter pour abolir le Capitalisme et l'Exploitation de Classe en oeuvrant pour  LA RÉVOLUTION SOCIALISTE afin d'abolir définitivement toute Classe et Exploitation par LE COMMUNISME ! ET N'OUBLIE PAS LA SOLIDARITÉ AVEC LES ANTIFASCISTES ET COMMUNISTES EN PRISON : DEDANS ET DEHORS FACE A LA RÉPRESSION   !

  

  PREKARIOEN GAUA

CONTRE L'EXPLOITATION

Pour l'Unité des prolétaires

jpeg-xuria-KARTELA 08.12.2012-azk

  SAMEDI 8 DÉCEMBRE 2012

(à partir de 18h.  23bis Rue des Tonneliers. BAYONNE)

(plus d'infos) et Gadafiste Brothers

PHOTOS DE LA SOIRÉE

jpeg-IMP+WEB-rouge-AFFICHE NUIT DES PRECAIRES-BAIPRESOAK KALERA !

PRESOAK ETXERAT !

PRESOAK KALERA

SAMEDI 10 NOVEMBRE 2012 (BAIONA)

(15h30. Place des Basques)

Manifestation pour la liberté

des prisonnier-ère-s politiques basques

  Aux personnes qui ont Lutté

et qui Luttent contre le Fascisme...

LUCHA ANTIFA

VENDREDI 9 NOVEMBRE 2012

(18h30. Place Louis XIV. ST-JEAN-DE-LUZ)

JOURNÉE INTERNATIONALE : NUIT DE CRISTAL

Rassemblement contre le Fascisme : sexisme,

discriminations et racisme... (plus d'infos)

(9 NOV) KRISTALL NACHT 1938-2012-azk

  ZYED ET BOUNA

NI OUBLI, NI PARDON !

Zyed et BounaLUTTE CONTRE LE NON-LIEU ! (plus d'infos)

 

 

presosenferGrève de la Faim de Solidarité avec Iosu 

Dans les États français et espagnol : plus de 250 prisonnier(ère)s politiques sont en Lutte ouverte avec des Grèves de la Faim, refus des conditions de détention, protestations...

Le prisonnier politique des GRAPO : Enrike Kuadra Etxeandia s’est mis en Grève de la Faim illimitée en Solidarité avec la Grève de la Faim de Iosu Uribetxeberria Bolinaga, un prisonnier politique basque gravement malade en phase terminale dans la prison de Daroca à Zaragoza. Une Grève de la Faim de Solidarité a aussi été commencée par les militants des GRAPO : Nacho Varela Gómez (prison de Puerto I) et Marcos Martín Ponce (prison de Morón de la Frontera, Sevilla). Les autres prisonnier(êre)s du Collectif des prisonnier(ère)s poltiques du PCE(r), GRAPO et SRI informé(e)s rejoignent aussi cette Grève...

LIBERTÉ POUR LES PRISONNIER(ERE)S POLITIQUES !!!

Si l'Etat espagnol a concédé la "Liberté" conditionnelle à Iosu : celle-ci n'est toujours pas effective. En Italie et depuis le Secours Rouge International : des messages et des cartes de dénonciation de cette situation sont envoyées au Ministre de l'Intérieur  de l'État espagnol à Madrid.

Appel du Comité pour un SRI (Italie) : L'Etat espagnol laisse mourir en prison un prisonnier politique malade en phase terminale. Iosu Uribetxeberria Bolinaga est atteint d'un cancer maintenant en phase terminale. Selon les médecins de la prison elle-même, il ne dispose que d'une chance de 10% de vivre encore une autre année. Néanmoins, les "Autorités" refusent de lui concéder la Liberté et désormais 7 autres personnes de plus sont en prison car elles ont participé à une Marche de Solidarité pour Iosu lequel est incarcéré suite à l'accusation d'avoir tué un employé de la prison... Dans les Etats espagnols, français et turc : plus de 500 personnes sont en Grève de la Faim pour réclamer la liberté de ce prisonnier politique gravement malade. Le Collectif des prisonnier(ère)s politiques Antifascistes espagnol(e)s (1) souscrit à cette grève illimitée. Quiconque veut se solidariser avec Iosu peut envoyer une carte ou un télégramme au Ministre de l'Intérieur de l'État espagnol. Pour le texte il suffit de mettre : «NOUS EXIGEONS LA LIBERTÉ IMMÉDIATE DE Iosu Uribetxeberria Bolinaga» (N'oubliez de mettre la signature et le nom de l'expéditeur/trice !)" (1) PCE(r), GRAPO et SRI

IOSU ASKATULeçon de dessin. (Nizar Qabbani, poète syrien) Mon enfant pose en face de moi sa boîte de peintures et il me demande de lui dessiner un oiseau. Je trempe le pinceau dans la couleur grise et je dessine un carré avec des fermetures et des barreaux. Ses yeux se remplissent d’obscurité : “Mais... c’est une prison, papa ! Tu ne sais pas dessiner un oiseau ? Et je lui dis : “Mon enfant, pardonne-moi... J’ai oublié la forme des oiseaux.” Mon enfant pose alors en face de moi son carnet de dessin et il me demande de lui dessiner un épis de blé. Je prend la plume et je dessine une arme à feu. Mon enfant se moque de mon ignorance et il s’exclame : “Papa ! Tu ne connais pas la différence entre un épis de blé et une arme à feu ?“. Je lui dis : “Mon enfant, oui j’ai connu les formes des épis de blé, celle de la miche de pain, celle de la rose mais dans cette époque très dure que nous vivons actuellement les arbres de la forêt se sont unis à la Résistance pour Lutter.(…)”

Dessin d'AURORA(Juin 2012)(Juin 2012) Dessin d'Aurora Cayetano 

prisonnière politique du PCE(r) en Prison

  

  

(gorria)Résistance-1

(TOULOUSE) : PROCES-FARCE ! Face à la Répression de l'Etat français Solidarité avec le CREA (OKUPA) RÉSISTER C'EST VAINCRE ! (plus d'infos) SOLIDARITÉ !

21 JUIN 2012

JEUDI 21 JUIN 2012 (PARIS) (19H) RASSEMBLEMENT DEVANT LA PRISON DE LA SANTÉ Concert de dénonciation contre la Terreur d'État Plus d'infos (cliquer)

 

lamine-diengmanifestation-lamine-dieng-2011-avenue-gambettaNI OUBLI ! NI PARDON ! lamIne dieng, Un ouvrier assassinÉ par la Police de l'État français MARCHE COMMÉMORATIVE À PARIS (14h) Samedi 16 Juin 2012 (Plus d'infos)

vérité et justice pour ali ziri-2NI OUBLI ! NI PARDON ! ALI ZIRI, Un ouvrier assassinÉ le 9 Juin 2009 par la Police de l'État français Rassemblement À Argenteuil (14h30) Samedi 9 Juin 2012 (Plus d'infos)

LIBERTÉ POUR DENIZ

VENDREDI 25 MAI 2012 (NUREMBERG, ALLEMAGNE)15H RASSEMBLEMENT DE SOLIDARITÉ CONTRE LE PROCES-FARCE DE DENIZ : UN ANTIFASCISTE (plus d'infos)

 

jpeg-A3 AFFICHE 19-20 MAI 2012-azk

OU SONT-ILS ? OU SONT-ELLES ? CONTRE LA TERREUR D'ETAT SEMAINE CONTRE LES DISPARITIONS POLITIQUES (17-31 MAI 2012)  

Organisée par l'ICAD-Section française PLUS D'INFOS (cliquer)

euskal presoak euskal herriraJEUDI 31 MAI 2012 (devant la mairie de BAIONA) Jour du Procès en appel à Paris (19 H) RASSEMBLEMENT DE SOLIDARITÉ AVEC JON KEPA PAROT prisonnier politique basque d'ETA PRIS EN OTAGE PAR L'ÉTAT FRANCAIS DEPUIS 23 ANS

jpeg-(09.05.1976) ULRIKE MEINHOFazkPlus d'infos (en cours rédaction)

IBAI ASKTATU-1

IBAI ASKTATU-2 IBAI ASKATU ! GUK ZUREKIN ! LIBERTÉ POUR IBAI PEÑA BALANZATEGUI ! ON EST AVEC TOI ! EUROAGINDUEI EZ !  Plus d'infos  et Lutte Antifasciste  (Originaire de Gasteiz et réfugié politique à Baiona.Transféré en Juin 2012 de la prison de Seysses dans l'État français à celle de Soto del Real dans l'État espagnol) Pour lui écrire : IBAI PEÑA BALANZATEGUI - MADRID-V SOTO DEL REAL CENTRO PENITENCIARIO - CARRETERA COMARCAL 611 - 28.791 SOTO DEL REAL (MADRID) ESPAÑA.

 

 

 

HOMMAGE A LA CAMARADE YASEMIN DU MLKP

Yasemin Yoldas-3

La "Camarade Yasemin" du MLKP est morte le 9 février 2012

en luttant contre l'Etat turc fasciste

pour la révolution socialiste et le Communisme

en Turquie et au Kurdistan

PLUS D'INFOS (cliquer)

HOMMAGE, GRÈVE DE LA FAIM ET DÉTENTION

SOLIDARITÉ AVEC MANUEL ARANGO RIEGO

PRISONNIER POLITIQUE DU PCE(r)

LE 19 OCTOBRE 2011

FIN DE LA PROTESTATION AVEC

GRÈVE DE LA FAIM

DEPUIS LE 16 SEPTEMBRE 2011

CONTRE LE DÉNI DE LA CONDITION DE PRISONNIER/ÈRE POLITIQUE ET DE MILITANCE

MIS EN OEUVRE PAR L'ADMINISTRATION PÉNITENTIAIRE ET L'ÉTAT ESPAGNOL

28-Manuel R. ARANGO-PCE(r)-castLA SOLIDARITÉ DE CLASSE EST NOTRE ARME ! ÉCRIS-LUI !

Prision de C.P. Madrid VI - Aranjuez

C.P. Madrid VI 28300 Aranjuez (Madrid)

02.10.11-im1(lettre interceptée)

  11 OCTOBRE 2011 (BAIONA). DIFFUSION DE 300 TRACTS SRI* À DES PROLÉTAIRES DURANT UNE MANIFESTATION NATIONALE DANS L'ÉTAT FRANÇAIS CONTRE LA PRÉCARITÉ.

* En Solidarité avec la Grève de la Faim du Camarade Manuel Arango Riego, Prisonnier Politique du PCE(r) et pour rappeler l'existence de la Lutte dans les prisons du Collectif des presxs politiques du PCE(r), des GRAPO et du SRI.

BLOG(Manif 10oct2011)TRACT SRI-jpeg DÉTENTION ET MISE EN "LIBERTÉ" AVEC CHARGES

DE PABLO HASÉL, RAPPEUR DE 22 ANS 

LIBERTÉ POUR CE CAMARADE SOLIDAIRE ET COMBATIF!

pablo Liberté !LIBERTÉ IMMÉDIATE DE PABLO HASÉL !

Il est Communiste, les terroristes c'est vous.

SOLIDARITÉ AVEC PABLO HASÉL !

-COMMUNIQUÉ DE PABLO HASÉL

ET CAMPAGNE DE SOUTIEN

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RADIO CLASH DE LIMOGES

-Émission du 4 octobre 2011

-Émission du 11 octobre 2011

-Emission du 18 octobre 2011